Chère lectrice (cher lecteur),
En ces temps où les certitudes d’un futur heureux se font aussi rare que les hirondelles, parler parfois donne de la joie.
Dire un monde le rend possible. Les artistes ont souvent un langage bien particulier qui nous révèle d’autres mondes de ce monde. Les peuples (ceux qui ont survécu à la modernité) ont des langages bien particuliers qui disent le monde de manières si différentes et le vivent ainsi différemment ! Au point que, si nous osions être des poètes ou des sémiologues (qui sont des poètes déguisés), nous pourrions affirmer que nous habitons d’abord nos idées, nos mots et nos grammaires avant que d’habiter le Monde, concept qui s’avère souvent, surtout aujourd’hui, être une escroquerie pas encore tout à fait débusquée. La poésie est en effet une arme de destruction massive de l’uniformisation des lieux, des territoires, des villes, des pays, des cultures, des destinées. Elle désindustrialise les modes de produire, les modes de vie, les modes de prêt à penser. Elle remet de la singularité, de la profondeur et de l’attention au fragile, à l’invisible, à l’inintéressant, à l’inutile, au délaissé. Surtout, elle fait lien et fait bien. Elle fait humanité. Ah ! Si tous les projets d’entreprendre s’étaient donnés la main pour rester artisanaux ! Nous aurions sans doute encore quelques crédits de ligne de vie à dépenser sans compter ! Aussi, comme il faut bien en revenir aux fondamentaux de ce petit réduit-cocon que nous partageons depuis quelques mois sous ce vocable d’abécédaire, je vous propose d’illustrer cette fois-ci la lettre Z. Et ce sera Z comme ZAD (permettez-moi cet acronyme en forme de zig-zag). Pourquoi ? Parce que. Parce que les ZAD nous montrent en creux et en relief ce qu’il nous faut, nous les humains, reconquérir. Entre nous et la terre, entre nous et le vivant, entre nous et nous.
Tant de leçons de vie et de manière d’être vivant nous sont ainsi montrer courageusement ! Rageusement peut-être. Certes. Mais pourquoi regardons-nous les BFM télés quand les Zadistes nous montrent l’avenir ? Et si nous décidions, ensemble, de ne plus faire l’économie de changer le cours d’une histoire de moins en moins folichonne pour de plus en plus d’êtres ? Si nos langues, audacieuses, renommaient ce qui compte vraiment, dessinant d’autres perspectives et les règles du jeu d’une Renaissance prometteuse ? Ne devons-nous pas, et au pas, nous atteler derechef à cette belle entreprise ?
Vouloir libère disait Zarathoustra, un poète prophète esthète. À moins que ce ne soit NietZsche.
A vos souhaits !
Mais il est tard, Madame, il faut que je parte de chez moi.
À bientôt ici ou là !
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