Chère lectrice (cher lecteur),
Cette nuit j’ai fait un drôle de rêve ! Un cauchemar devrais-je dire ! Des milliers de pauvres gens mourraient partout dans le monde et tout ce qui était permis de faire, c’était de les compter. Cela rendait tous les soignants et tous les autres gens très en colère, très peureux et très tristes. Certes, notre modernité, notre science et nos technologies laissent peu de crédit à cette idée farfelue mais c’est le propre des cauchemars que d’être farfelus…
Mais j’aimerais poursuivre si vous le permettez chère lectrice (cher lecteur)n car cela fait du bien d’expulser en écrivant hors de chez soi ce qui reste souvent confiné à l’intérieur par pudeur ou par complexité. Merci. Alors, pour tenter d’endiguer ce qui faisait mourir les gens (je n’arrive pas à me souvenir ce qui en était la cause, j’en suis désolé), la plupart des États dans le monde avaient décidé de stopper toutes formes de commerces et de transports collectifs. Et, chose improbable, obligeaient les gens à se terrer chez eux, s’ils avaient un chez eux, et à s’occuper de ce qui les regardait comme disait Hérodote et ce, sans faire d’histoire. Allez savoir pourquoi mais une grande tension s’empara des citadins des grandes grandes villes et des grandes grandes tours aux petits appartements et aux immenses parkings bitumés. Comme si une envie de grand grand large se faisait subitement ressentir. Comme si ces monstres de grégarité imposée que sont ces grandes grandes villes et ces grandes grandes tours perdaient subitement le seul charme qui semblaient les rendent supportables : le sentiment d’avoir le monde à portée de main.
Et tous se sont pris à réfléchir (c’est un cauchemar je vous le rappelle), malgré les grands grands réseaux sociaux et les grands grands médias des grandes grandes firmes. Et là, que croyez-vous qu’il arriva ? Et bien, tous prirent leur plume pour m’écrire ! Et de ces millions de lettres (on peut rêver même pendant un cauchemar non ?), une seule et unique revendication : que cette chronique s’intéresse cette fois ci à la lettre V ! V comme Virus ? V comme Vide (19) ? V comme Victoire ? V comme Village (Magazine) ? Que nenni ! Ils réclamaient le V comme Vie ! Pourquoi ? Parce que.
Parce qu’ils avaient perçu dans le silence rendu, dans l’évanouissement des moteurs thermiques, dans les éclaircies du brouillard pollué, dans l’effondrement du PIB, dans la vacuité des regards des petits chefs démocrates, une petite chose frêle qui à la fois les dépasser et à la fois les attirer. Une petite chose sans frime, sans fard, sans artifice ni chimie synthétique. Une petite chose qui pourrait faire, qui fera projet. Autonome et pas chère. La vie.
Mais il est tard, Madame, il faut que je reste chez moi.
À dans trois mois ! Mais pas chez moi hein !
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