Chère lectrice (cher lecteur),

C’est décidé ! Point de foin ni de tergiversation stérile : je décide contre vents et marées que la lettre mise à l’honneur dans cette chronique sera le S ! Est-ce par empressement ? Est-ce parce que je rentre de Sarrant et de son superbe festival (les Estivales de l’illustration) en ayant fait auparavant un esse routier pour passer par le festival « Histoires de Passages » qui réveille les villages du côté d’Argentat ? Sûrement ! Allez savoir.

Peu importe après tout, ce sera donc le S. Comme système. Pourquoi ?

Parce que. Parce que l’enjeu essentiel aujourd’hui est de se sortir de ce système économique mondialisé devenu insensé. Celui qui relègue l’ESS à ses marges avec une condescendance sans borne (mais avec un délégué). Comment faire confiance à un système qui s’est construit (pour et par une minorité d’individus) sur l’exploitation, entre autres, d’énergies fossiles qui deviennent rares et chères ?

Comment faire confiance à un système qui nie les écosystèmes naturels, notre matrice vitale, et qui continue, bon gré, mal gré, à les surexploiter, à les massacrer, au nom du progrès, de l’emploi et du pouvoir d’achat (d’une petite partie de l’humanité). Comment faire confiance à un système tautologique qui nie le dérèglement climatique, son souffle infernal et ses soubresauts sanguinaires ?

Saperlipopette ! De quel monde ces thuriféraires de la firme et de la finance sont-ils ? Après ces décennies Sardanapalesques, le retour à notre humble réalité est violent. Et c’est vous, Mesdames et Messieurs les Porteurs de Projet qui peuvent, doivent entrer en scène ! Oui vous pouvez ! La grande transition, au-delà de son aspect inéluctable est une joyeuse nouvelle. De nouvelles richesses, pas que pécuniaires, sont à créer, à partager dans tous les domaines. A condition d’avoir le courage de faire ce pas de côté et d’avancer de manière collective et reliée, transcendé par les seuls enjeux du Vivant.

Déjà, ici et là, surgissent des projets qui font du bien à l’humanité, aux écosystèmes naturels, tant dans l’agriculture que dans le social, tant dans la production d’énergie que dans le commerce, tant dans les finalités que dans les manières de les animer. Déjà, ici et là, des collectivités lancent des appels à intérêt pour tisser un nouveau système. Soyez à l’écoute !

Il est grand temps de faire pousser partout les ZAT (Zone à Transition) ! Après les cabinets de poésies de Jean Bojko qui ensemencent nos esprits, fabriquons nos projets à la sueur et à la lumière de notre plus belle part d’humanité. Réinsérons-nous dans notre grand écosystème planétaire. Ce sera plus doux, plus désirable et plus porteur d’avenir. Le grand Soir n’a jamais été aussi proche ! Mais si !

Mais il est tard, Madame, il faut que je rentre chez moi.

À dans trois mois !