C’est de notre responsabilité collective de demander à mieux répartir les soutiens et financements publics. Il nous faudra ensemble choisir : voler au secours de la victoire et faire le pari de quelques collectivités locomotives (c’est l’approche par la compétitivité territoriale) ou réconforter dans la défaite et faire le pari de l’égalité territoriale (c’est l’approche par la péréquation territoriale). Ces deux approches sont légitimes et ont des théoriciens patentés. Il nous revient d’en débattre et in fine de choisir : il serait vain et coûteux de conduire ces deux paris à la fois, s’annihilant.

Plus l’on fait grossir les territoires : l’Europe, les Régions, les Intercommunalités, moins l’on y voit de criantes inégalités. C’est le paradoxe de la longue vue. Vécue au plus près d’un quartier urbain dit sensible (et comme Pierre Sansot nous persistons à penser que la sensibilité territoriale est la plus belle des qualités), la pauvreté est intolérable. Si l’on regarde la moyenne de la ville, de l’intercommunalité, du département voire de la Région, de la France ou de l’Europe, par la statistique, elle est annihilée. Plus on s’éloigne, moins l’on voit. Ce n’est pas pour autant devenu supportable !